Liberté, Egalité, Fraternité
Lorsque je lis certains commentaires sur quelques sites (nouvelobs, l’express, libération, lemonde, etc…) j’ai envie de vomir, d’hurler. Le manque de capacités cognitives qui se cache parfois derrière une syntaxe ou une sémantique relativement riche ou élaborée est confondante. Comment peut-on raisonnablement assimiler les personnes handicapées à d’autres catégories, comme j’ai pu le lire. L’amalgame fait entre handicapés, chômeurs, retraités etc… Comment s’offusquer de leur venir en aide et rester silencieux face à la gabegie de l’Etat (exemple : Le dépassement de plus de 30% du budget réception de Rachida Dati, le voyage en avion d’Estrosi, etc… ), face à la cupidité de nos dirigeants (l’augmentation de 207 % de l’indemnité présidentielle de sarkozy) [à la manifestation des handicapées du 29 mars 2008, une pancarte indiquait : "1 rolex 15.000 euros = 24 mois d'AAH".] face à la défiscalisation accordée à ceux qui n’en ont pas besoin ? (les 15 milliards de bouclier fiscal). Les Français deviennent-ils de plus en plus égoïstes ? Alors que nous sommes tous des handicapés ou des malades potentiels ! Le matérialisme a supplanté l’humanisme.
Que si cela arrive, par malheur, à ces personnes, aussi injustes envers les handicapés, de se retrouver dans une situation de dépendance ; qu’elles ne disent surtout pas, comme certains électeurs sarkozytes repentis, quelques mois après l’élection des présidentielles : on ne savait pas, on ne pouvait pas deviner.
N’attendez pas que l’information vienne à vous, allez la chercher. La multiplicité des sources est enrichissante et permet parfois d’éviter la pensée unique.
Notre devise est Liberté, Egalité, Fraternité. Liberté ? Les personnes handicapées sont majoritairement dépendantes. Egalité ? Elles ne peuvent vivre égales aux autres citoyens. Fraternité ? Qui leur en témoigne ? Solidarité ? Donnons-leur au moins cela : ce n'est que justice ! Leur allocation se monte à 628€ nettement en dessous du seuil de pauvreté.
Une personne handicapée, en capacités de travailler, à plus de difficultés à trouver un emploi. Leur taux de chômage est de 19 %, soit plus du double du niveau national. Il existe les Etablissements et Service d’Aide par le Travail [ESAT, ex-Centre d’Aide par le Travail (CAT)]. Mais seuls les travailleurs rentables peuvent y parvenir car ces structures sont sur le secteur marchant et doivent donc être concurrentielles.
La loi du 10 juillet 1987 oblige tout employeur du secteur privé et tout établissement public à caractère industriel et commercial occupant 20 salariés ou plus, à employer6 % de travailleurs handicapés. De même que l’Etat, les collectivités locales et les établissements publics hospitaliers. Mais beaucoup d’employeurs préfèrent se libérer de cette obligation d’emploi en versant une contribution financière à l’Association pour la gestion du fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées (Agefiph) et certains employeurs publics s’acquittent de leur obligation par l’emploi direct de personnes handicapées ou, partiellement, en passant des contrats de fournitures de sous-traitance ou de prestations de services avec des entreprises adaptées ou par le versement d’une contribution au " Fonds pour l’insertion des personnes handicapées dans la fonction publique ".
Quelques personnes handicapées ont les plus grandes difficultés à subvenir aux besoins essentiels de la vie se loger, s’alimenter, se laver, se vêtir. Alors les Départements (et non l’Etat) interviennent sous différentes aides. Considérons simplement une personne handicapée qui a besoin d’un véhicule uniquement avec embrayage automatique. Savez vous que les constructeurs vendent plus chers les véhicules automatiques de ceux qui ne le sont pas ? Aucun remboursement de cette importante différence de prix n’est prévu. Non seulement ils sont handicapés mais les coûts supplémentaires engendrés par leurs déficiences physiques sont souvent, soit totalement soit en partie à leur charge. Cet état de fait est imputable autant à la gauche qu’à la droite (y compris Bayrou). De plus, la franchise médicale est venue alourdir cette situation.
Par ailleurs, il convient de savoir que les personnes handicapées n’ont pas les mêmes avantages selon l’origine de leur déficience. Ainsi un accidenté du travail à la possibilité de cumuler son salaire avec son indemnité alors qu’un handicapé (de naissance par exemple) si aux prix de beaucoup d’efforts il s’insère dans la vie active, il perdra le bénéfice de l’AAH (y compris à taux d’invalidité égal).
Vendredi 28 mars 08, à la veille de la manifestation, Xavier Bertrand, le ministre du travail et de la solidarité, et Valérie Létard, la secrétaire d'Etat chargée de la solidarité, ont affirmé que "la politique du handicap [était] au cœur des priorités d'action" du gouvernement. Alors pourquoi le président de l’Association des Paralysés de France pousse un coup de gueule sur France Info ? Jean-Marie Barbier affirme que depuis mai 2007, la ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, lui a accordé neuf rendez-vous avant de les annuler à la dernière minute. Ces membres du gouvernement prennent les Français pour des idiots.
Rappelons-nous que le 19 février 08, sur Canal+, Roselyne Bachelot-Narquin, la ministre de la Santé, déclarait "Les affections de longue durée regroupent des maladies très diverses. Des maladies très graves, comme le cancer, le sida, alzheimer… et des maladies moins graves comme le diabète ou l'hypertension." Sont-ce les premiers signes avant-coureurs d'une évolution à la baisse de la prise en charge de certains diabétiques ? Et bientôt le bouclier sanitaire qui consistera peut être à fixer un plafond annuel de remboursement ?