Opacité

Publié le par jps

Le système financier est tellement opaque qu’il l’est également pour les acteurs eux-mêmes. Ce qui est un comble.


La titrisation, qui permet de mêler les créances avec d’autres produits dans un titre afin de diminuer le risque, s’est multipliée. En ce sens que parfois ces mêmes titres adjoints à d’autres titres formaient de nouveaux titres ce qui faisait qu’il était quasiment impossible d’en connaître la teneur exact. D’autant que les acteurs financiers se les revendaient et qu’ils leur étaient impossibles de connaître celui qui était l’auteur de cette titrisation pour en connaître la consistance d’autant que cette dernière pouvait varier en passant de mains en mains. En somme, les investisseurs, les banques ne savaient pas, du tout, ce qu’ils achetaient et ne pouvaient évaluer le risque. Il est tout de même étonnant que ce système perdure et qu’aucune mesure ne soient prise pour instaurer une certaine traçabilité. S’il y avait eu transparence l’affaire des subprimes n’aurait, peut être, pas eu lieu.

A cela s’ajoute le fait que les acteurs financiers qui investissent dans des fonds qu'ils placent eux-mêmes dans d’autres fonds qu'ils placent eux-mêmes dans d’autres fonds, qui … etc… De ce fait, là encore, les acteurs financiers ne savent pas exactement les risques qu’ils encourent. Démonstration en est faite dans l’affaire Madoff.  C'est le cas de BNP Paribas. Bien sûr cette banque n'a fait aucun investissement pour compte propre dans les "hedge funds" gérés par Bernard Madoff Investment. Mais BNP Paribas a investi dans des fonds qui ont investi dans les "hedge funds" gérés par Bernard Madoff Investment. Les banques devraient, aux moins, connaitre leurs interlocuteurs ou/et intermédiaires !

Il est aberrant que les traders soient autant rémunérés alors même qu’ils ne connaissent pas les produits qu’ils achètent et vendent, ou, que les dirigeants de ces banques ou sociétés d’investissements soient remerciés avec de confortables parachutes dorés. C’est la prime à l’impéritie. En ce qui concerne les parachutes dorés sarkozy a demandé au Medef de prendre des mesures sinon il en appellerait aux législateurs. Certes de nombreuses entreprises signent la recommandation AFEP-MEDEF, mais le contrat n’est que moral. C’est pourquoi on peut douter de son efficacité car ce n’est assorti d’aucune sanction.

Certains se réjouissent de cette situation en pensant que seules les personnes aisées sont affectées. Or les effets induits prouvent que l’incompétence ou la malversation de quelques uns conduit également à la perte d’innocents qui se retrouvent sans emploi ou perdent leurs faibles économies placées en bourse.

Bien que le cas de figure ne soit pas toujours identique il est de toutes évidences que les autorités et institutions de régulations sont inefficaces. Après les fonds spéculatifs LTCM (1998), le courtier en énergie Enron (2001) et la banque Lehman Brothers (2008) nous avons de nouveau le système Ponsi reproduit par Madoff.

Les faits donnent tord aux défenseurs du mythe de l’autorégulation des marchés comme sarkozy à l’occasion de sa campagne présidentielle. Ce même sarkozy qui prône la dépénalisation du droit des affaires.

Il est grand temps de remettre la finance au service de l'économie réelle et de contrôler efficacement les organismes de contrôles des marchés. La solution d’un gouvernement mondial ne semble pas de bon conseil car cela constitue un risque de dictature à l’échelon planétaire, à moins que de véritables contre pouvoirs soient instaurés. Il nous faut repenser à un autre système, plus démocratique, plus humains, et plus équitable (mais non égalitaire).

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