La droite enterre le gaullisme
Ainsi, la droite assure une triple rupture :
Rupture de filiation d’abord : on ne fait plus référence à de Gaulle, mais plutôt à Madame Thatcher, à Monsieur Reagan ou encore à Georges Bush. Le voyage empressé de Nicolas Sarkozy à Washington pour rencontrer Georges Bush et l’application atlantiste sur de nombreux dossiers de la nouvelle génération montrent, jusqu’à la caricature, que l’on est bien loin de la fière et farouche indépendance gaulliste vis-à-vis des Américains que de Gaulle a toujours tenus à distance.
Rupture théorique ensuite, notamment sur la vision de la place de l’Etat. On est passé d’une notion de l’Etat régulateur social, initiateur de grands travaux à la volonté du moins d’Etat possible, d’un Etat qui s’efface partout et qui concède par pans entiers des ensembles clés qui l’ont longtemps constitué, à commencer par l’Ecole de la république dont les personnels sont pour partie dorénavant, non plus sous sa tutelle mais sous celle de nombreuses collectivités locales. Aujourd’hui, l’Etat brade toutes les plus belles entreprises publiques qui, du temps de De Gaulle, étaient vues comme autant de témoignages de la réussite d’un chef qui avait su relancer la machine économique après la guerre. Le secteur de l’énergie avec Elf, Total, EDF, en est l’illustration, car tous ces fleurons industriels ont été créés par l’Etat ou avec son lourd soutien et tous, aujourd’hui, sont soit vendus soit en passe de l’être par les nouveaux libéraux.
reprise d'une partie des écrits de Philippe BAUMEL Maire du Breuil