l’État social de sécurité ou l’État libéral de sécurité

Publié le par jps

La déclaration des droits de l'homme et du citoyen du 26 août1789 range, dans son article 2, parmi" les droits naturels et imprescriptibles de l'Homme "" la liberté, la propriété, la sûreté, et la résistance à l'oppression ". Caroline Laurent considère que cette déclaration des droits de l'homme et du citoyen place ainsi la sûreté, c’est-à-dire la sécurité des biens et des personnes, au même rang que la liberté. Je dirai : pas tout à fait, car la liberté est citée en premier et bien avant la sécurité.

Bien sur qu’il n’y a pas de réelle liberté notamment pour les personnes faibles sans sécurité. Cependant il peut y avoir des abus, c’est pourquoi il est ajouté le droit à la résistance à l'oppression.

Il n’est pas recommandable d’opposer liberté et sécurité. Il est nécessaire de concilier ces deux impératifs. Reste à trouver le bon équilibre. Je me réjouis qu’à ce titre Ségolène soit réaliste et ait mis fin à l’angélisme du PS. "le vécu quotidien de la violence est devenu trop prégnant. Il y a une forme de saturation, de vigilance permanente. Trop de gens sont exposés au qui-vive permanent : à l’école, dans les quartiers, dans les familles… " (Ségolène Lens 16 septembre 2006). Le problème de la liberté et de la sécurité n’est pas de droite ou de gauche. Il touche l’ensemble des citoyens dans leur quotidien…. Plus ou moins je vous l’accorde mais néanmoins.

Le tout répressif de sarkozy mène à des exactions et son efficacité est loin d’être avérée, et ce malgré un affichage inexact, comme je l’ai indiqué dans mes précédents articles. L’erreur est l’absence de prévention qui accompagnerait les mesures de répression. Les problèmes de sécurité doivent être traités sur ces deux volets. La gauche privilégiait quasiment exclusivement la prévention et la droite le tout répressif. Ségolène propose de mettre en adéquation ces deux dispositifs. Alors que Sarkozy se cantonne dans sa vision conservatrice. Les causes de la délinquance ne sont pas exclusivement sociales. sarkozy ne devrait pas éluder ses raisons.

" Le désordre est le meilleur serviteur de l’ordre établi "(Jean-Paul Sartre.) C’est pourquoi sarkozy s’employait à entretenir cette situation en exacerbant les tensions "il faut nettoyer la cité au kärcher " débarrasser des voyous " et " de la racaille " (Argenteuil octobre 2005) sarkozy jouait sur deux registres. Il tentait de démontrer son efficacité en manipulant les chiffres sur la sécurité et parallèlement il entretenait ce climat pour se rendre indispensable, justifier son activisme législatif et aussi faire parler de lui ….Les résultats sont pour le moins laborieux.

Je parle délibérément au passé car son attitude a radicalement changé. Il s’est rendu compte que l’image qu’il véhiculait lui était électoralement préjudiciable. Il apparaît désormais plus affable. La forme a changé, pas le fond et … chasser le naturel, il revient au galop. Nous ne sommes pas dupes !

Je m’égare …

En fait, le thème de la sécurité étant désormais partagé, au deuxième tour de la présidentielle les citoyens seront très certainement amenés à choisir entre un État social de sécurité (1) que nous propose Ségolène ou un État libéral de sécurité prôné par sarkozy.

(1) Philippe Robert,directeur de recherches au CNRS

Publié dans presidentielles 2007

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