Sa différence
Hier, dans l'émission "J'ai une question à vous poser", Ségolène Royal a joué le jeu, pendant plus de deux heures, à l'aise, évitant les "polémique politicienne"et repoussant avec brio les attaques de certains venus apparemment pour la déstabiliser. Maîtrisant tous ses sujets et sans se laisser prendre en défaut, elle a répondu avec empathie et conviction aux préoccupations des français. Dans ce débat de fond, sa capacité d’écoute et son attention se traduisaient également dans son attitude, devant le pupitre, tournée vers les auditeurs, traversant la salle pour approcher -et serrer l’épaule - d’un intervenant en détresse (comme le souligne Raphaël Anglade). Ségolène est une femme qui a quelque chose à dire et qui le dit bien, calmement, sereinement et parfois même avec une dose d'humour (Joseph Mace-Scaron). Elle a affirmé sa différence: «Je fais de la politique autrement. C'est ça qui déroute ». L’écoute et la compréhension constituent le socle de sa réflexion qui lui permet ensuite de déterminer les solutions appropriées à la résolution des problèmes de notre société. Rappelant qu’elle ne veut promettre que ce qu’elle peut tenir. Cet exercice lui a permis de démontrer que son projet présidentiel était cohérent, innovant et qu’il s’appuyait sur des fondamentaux. La responsabilisation de chacun, à tous les niveaux était en filigrane. Comme à l’accoutumée, elle a insisté sur le rôle de la famille, de l'éducation et de la formation. On ne peut qu’y souscrire car la famille est le lieu où les premiers liens sociaux se tissent. Les parents jouent un rôle régulateur. C’est pourquoi Ségolène a rappelé l'importance qu'elle accordait à harmoniser la vie familiale avec la vie professionnelle. En matière d’éducation, prévention et sanction sont indissociables, c’est pourquoi sera appliquée une "punition proportionnée", dès le premier acte de délinquance. Récusant les mesures uniformes, Ségolène a articulé un discours, qui se veut pragmatique, en instaurant un "système gagnant-gagnant avec les entreprises". Les exonérations de charges ou des avantages fiscaux seront accordés en fonction de l'investissement des entreprises, des embauches et de leur situation au regard de la concurrence internationale. Elle a raison de vouloir favoriser le premier emploi des jeunes car cela permet une meilleure insertion. Il est préférable de donner du travail à tous plutôt que d’inciter à travailler plus. Le cercle vertueux sera enclenché car ceux, qui gagnent plus, ont tendance à épargner plus ; alors que ceux, qui trouvent ou retrouvent un emploi, consomment. Son souci de développer, dans l'ensemble du pays, le désir d'entreprendre va de pair avec sa volonté d’améliorer le niveau des plus bas salaires. Le travail sera moins taxer que le capital et le SMIC sera porté à 1500 euros brut en 5 ans, précisant que "si nous pouvons aller plus vite, nous irons plus vite" et pour maintenir la "hiérarchie des salaires", des discussions seront menées en conférence salariale. Elle veillera à ne pas provoquer un "écrasement de la hiérarchie des salaires". Tout en rappelant son refus de l'assistanat, Ségolène a été amenée à évoquer certaines de ses dispositions sociales notamment, doublement de l'allocation de rentrée scolaire mais sous condition de ressources et revalorisation des petites retraites et des pensions de réversion de 5 %. En revanche, elle s'est dite opposée à repousser l'âge de la retraite à 70 ans car cela amplifierait le nombre de chômeurs. Trop de jeunes sont à ce jour sans emploi. La santé de chacun est un souci majeur pour Ségolène. Elle a revendiqué l'égalité d'accès à la santé, en particulier en milieu rural et dans les quartiers populaires. Elle ouvrira le débat pour «apaiser les souffrances les plus intolérables» pour les personnes en fin de vie. Ségolène a fait remarquer l'absence de sous-titres pour les malentendants, lors de cette émission, contrairement à sa demande. Sa capacité d’écoute et de compréhension, son approche systémique des problèmes de société, son pragmatisme dans les solutions envisagées, sont les qualités qu’elle a révélées pendant ces entretiens. Sa trajectoire de professionnelle de la politique nous apporte la preuve supplémentaire que Ségolène à l’envergure, la stature et la force pour assurer ces hautes responsabilités, non pour elle mais pour nous tous. Elle a : passé sept ans auprès de François Mitterrand, elle connaît tous les arcanes de la présidence de la République et du gouvernement, elle a été trois fois ministre, quatre fois députée, aujourd'hui présidente de région, elle connaît les rouages de l'Etat.»
Remarque : Record d'audience ! (plus que Sarkozy)