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Bayrou vu par Clémentine Autain, adjointe au maire de Paris ; Anne Le Strat, conseillère de Paris. Elles sont membres de la Fondation Copernic (le monde 24 février 2007)

M. Bayrou député discipliné : depuis 1986, il a voté de façon quasi systématique avec la droite et a participé à des gouvernements de droite libérale, dont celui d'Edouard Balladur qui le fit ministre de l'éducation nationale, et dont il fut l'un des tout premiers à réclamer la candidature à la présidentielle en 1995 […] Quant aux principales propositions du candidat, elles ne traduisent vraiment pas un virage à gauche : nouveaux allégements de charges pour les entreprises (la pente naturelle du libéralisme économique), mise en place d'un " service garanti " dans les transports publics (dit autrement, c'est la remise en question du droit de grève), mise sous tutelle des allocations familiales (ce qui revient à pénaliser un peu plus les familles des classes populaires), création de nouvelles structures fermées pour les jeunes en difficulté (comme ça fleure bon le parfum sécuritaire !), abolition des régimes spéciaux de retraite (traduction : alignement par le bas des droits sociaux), libéralisation des heures supplémentaires (adieu les 35 heures et le code du travail ?) […] Bayrou a voté, fin 2005, la prolongation de l'état d'urgence. […] Le brouillage des identités droite-gauche mène à une compétition des personnalités, dont M. Bayrou espère sortir vainqueur. La politique mérite mieux que ça.

Bayrou vu par Rocard (express.fr 21.02.2007)

Tout discours visant à changer les conditions dans lesquelles les gens s'organisent et se rassemblent est non pertinent tant qu'on ne sait pas pour quoi faire, c'est-à-dire aussi longtemps qu'on n'explique pas pourquoi les gens en situation précaire sont si nombreux en France et quelles sont les solutions. Ce sont les clefs du monde d'aujourd'hui et je n'ai jamais entendu Bayrou en parler. François est un ami, mais tout le reste, c'est du pipeau.

Bayrou vu par Benoît HAMON (libération 23 février 2007)

François Bayrou vante l'exemple allemand. Il exalte le peuple allemand qui a "forcé" la CDU et le SPD à gouverner ensemble. L'imposture est totale. Ceux qui ont voté social-démocrate en Allemagne n'ont jamais souhaité cette alliance, pas davantage que ceux qui avaient voté conservateur pour ne plus voir Schröder au pouvoir. Les peuples sont étrangers à cette alliance. Ses seuls responsables appartiennent aux appareils respectifs de la CDU et du SPD. La grande coalition procède d'un accord négocié au cours de longues nuits, au terme d'un de ces marchandages de postes et d'attributions, au SPD le social, à la CDU la chancellerie, qui nourrit la défiance à l'égard de la démocratie. Là où Bayrou voit la volonté des peuples de dépasser le clivage droite-gauche, il n'y a, en réalité, qu'un traditionnel jeu de donnant-donnant entre deux partis rivaux pour sortir d'une impasse politique et institutionnelle.

Rappel

En mars 1991, président du groupe UDF, il explique à Libération que le grand parti du centre dont il rêve déjà "ne sera pas la roue de secours du PS". "Ni de près ni de loin nous ne gouvernerons avec les socialistes", tonne-t-il"

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M
"Bayrou vu par..." est très intéressant, j'ai moi-même assisté à l'émission de Paul Amar (Etats Généraux) dans laquelle il était invité.Je dois dire qu'il a été très convaincant, et qu'il avait même l'air sincère... ça donne des frissons dans le dos. Mais j'ai fait le tour du plateau pour éviter de lui serrer la main. Je voterai à gauche au premier et second tour !Je l'ai rencontré en 1995 M. Bayrou, dans ses bureaux à l'UDF, et pendant qu'un camarade de classe du lycée me posait des questions sur l'Italie pour son journal politique (jeunes de l'UDF) je regardais ce politicien avide de pouvoir s'adresser avec suffisance à ses deux jeunes interlocuteurs de l'époque. Il n'avait l'air ni modeste, ni très ouvert.Alors effectivement il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas, ni ne changent d'avis, mais là en l'occurrence, M. Bayrou me semble comme Nicolas Dupont-Aignan un miroir aux alouettes, un attrape-nigauds (comme le dit Marie-George Buffet); et ces deux là, je me demande s'ils ne sont pas d'accord avec le Nicolas national, celui de l'intérieur, pour voler des voix à gauche.
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