Clientélisme électoral
Le Ministre de la Santé, Xavier Bertrand, se félicite du déficit 2006 de la sécurité sociale qui est de 8,7 milliards au lieu de 9,7 milliards estimés, soit moins que ce qui était prévu. Mais quelle est cette logique ? Il est aisé de prévoir une somme que l’on sait pertinemment être exagérée et ensuite se faire prévaloir d’un résultat moindre. Ce mode de raisonnement n’est pas sérieux et relève de la galéjade. Mais il n’y a pas de quoi pavoiser car en début d'année, les remboursements de l'Assurance-maladie ont progressés sur un rythme annuel de 3,2%, malgré l'essor des médicaments génériques, alors que l'objectif de hausse était de 2,5% maximum. Donc les dépenses ont augmenté y compris par rapport aux prévisions. Cette embellie est avant tout le résultat de la hausse des recettes, notamment le forfait santé 1 euro et les recettes exceptionnelles prélevées sur les plans épargne logement de plus de 10 ans. L'accord sur la revalorisation du tarif de la consultation ne fait pas l'unanimité, la présidence de l'assurance maladie qui y voit un accord intervenu "sous la pression du gouvernement", risquant de "pénaliser" les assurés en cas de dérapage des dépenses. A un mois de l'élection présidentielle, les médecins généralistes ont obtenu le 16 mars 07 la troisième revalorisation depuis 2002, la consultation ayant été avant 2002 de 17,53 € passera 21 à 22 euros le 1er juillet 2007, puis à 23 euros en 2008 soit par référence à 2001, respectivement + 25,50% et +31,20%. A quels autres salariés a-t-on concédé de telles augmentations salariales? Globalement dans ce quinquennat, le pouvoir d’achat a stagné et même baissé deux années de suite, la croissance en panne, stagnation des salaires. La droite (dont fait parti sarkozy car pendant tout ce temps il a été n°2 du gouvernement) a détruit nos fondamentaux économiques, car il peut être ajouté à ceci : un chômage en baisse surtout en raison des départs en retraite et pour clore le tout une envolée de la dette sans précédent : de 58 à 64°/° (pierre Alain Muet ancien président délégué du conseil d’analyse économique). Le gouvernement soigne sa clientèle car selon le Quotidien du médecin ( enquête réalisée par l'Ifop le 2 février auprès de 501 médecins.), près d'un médecin sur deux (46 %) voterait pour Sarkozy au premier tour de la présidentielle, devant François Bayrou (24 %) et Ségolène Royal (18 %). En cas de second tour Sarkozy-Royal, le ministre obtiendrait plus de 70 % des suffrages des médecins. Si le second tour opposait Sarkozy à Bayrou, le premier obtiendrait 54 % des votes des praticiens. Si l'enjeu de la négociation était un alignement de la consultation des généralistes sur celle des spécialistes, comme cela semble être le cas ; alors on peut s’attendre à ce que les spécialistes remontent au créneau arguant leurs années d’études et leurs responsabilités pour demander une nouvelle revalorisation afin de les distinguer des généralistes. C’est une boucle sans fin ! La Confédération des syndicats médicaux français (CSMF), précise que l’accord écarte le retour à une logique comptable et prévoit, "en contrepartie" de la hausse, un engagement, comme pour les deux dernières années, de maîtrise médicalisée des dépenses sur la base d'objectifs. Et on recommence ce raisonnement par l’absurde, on fixe des objectifs peu ambitieux et ensuite on se targue d’y être parvenu. Ou/et …. On laisse l’ardoise au prochain gouvernement, car Frédéric van Roekeghem, directeur général de l'Union nationale des caisses d'assurances maladie (Uncam), prévient "Les modalités de mise en oeuvre seront soumises aux moyens prévus dans la loi de financement de la sécurité sociale pour 2008 votée par le Parlement. La réduction des dépenses, se fera t-elle encore au détriment des assurés ?