Certains aspects socio-économiques du Pacte présidentiel de Ségolène

Publié le par jps

Après avoir présenté son Pacte Présidentiel structuré en 9 volets polarisés chacun selon un objectif prioritaire,  Ségolène précise sa pensée et ce que sera son action, au fur et à mesure que la campagne avance.

Le caractère économique des propositions revêt une importance particulière car il sous-tend les potentialités de la résolution des problèmes auxquels sont soumis quasi- quotidiennement nos concitoyens. En opposition  à la logique, partagée de sarkozy et Bayrou, de morcellement de l'intérêt général au profit des intérêts particuliers. Ségolène met en lien l'économique, le social, le culturel, l'environnemental afin de créer des synergies, de vraies dynamiques de progrès humain, en souhaitant développer l'implication de chacun à tous les niveaux de la vie démocratique et citoyenne. Avec Ségolène, les logiques solidaires prédominent les logiques concurrentielles sans pour autant les nier. Ségolène Royal a en outre précisé que sa proposition de "jurys citoyens" serait inscrite dans la VIe république qu'elle préconise et qu’ils seraient consultés pour « une partie des dépenses publiques », en raison notamment des gaspillages.

Un constat : une inéquitable répartition des richesses

La droite fait état d’une meilleure santé économique de la France, mais qui en a profité ? Certainement pas les personnes en situation de précarité ou la classe moyenne. Il y a indubitablement une mauvaise redistribution de la richesse. En France en 2003, les 10 % les plus fortunés disposent de 46 % de l’ensemble de la richesse du pays et les 50 % les moins fortunés, en possèdent moins de 10 %. (référence ) . La France malgré son état providence est l’un des pays de l’OCDE les plus inégalitaires en terme de répartitions des richesses, juste après les USA. Les Anglais sont moins inégalitaires. Selon Sarkozy, les Etats-Unis représentent la voie dont il faudrait s’inspirer. Il dit vrai, son programme nous entraîne exactement dans cette voie. Illustration : Pour l’année 2005,  les aides publiques versées aux entreprises, 65 milliards d'euros, représentant 4% du PIB, selon un rapport non publié que s'est procuré Le Figaro. Les entreprises sont-elles plus assistées que les particuliers? Question pertinente d’autant que ne sont pas incluses, dans ce montant, les aides européennes.  C'est "plus que le total du budget de l'Education nationale, près de deux fois le budget de la Défense, le même ordre de grandeur que le total des dépenses hospitalières", soulignent les auteurs du document. Trois corps de l'inspection, des Finances, de l'Administration et des Affaires sociales, se sont concertés pour rédiger ce document, à la demande du Premier ministre.  (nouvel obs.fr  6 mars 07). Cette même année le  coût global du RMI en 2005 : 5,8 milliards d'€  (soit plus de dix fois moins) répartis sur plus d'1 million d'allocataires. (lefigaro.fr 18 janvier 2007).

Ségolène veut des politiques économiques sélectives pour les entreprises

La moitié du capital des entreprises du CAC 40 est détenue par des fonds de pension américains. Concomitamment pour l’année 2005, les dividendes ont très fortement augmenté. Par exemples :  Danone augmentation de 26 % par action. Le dividende proposé en augmentation de 12,3 % chez l’Oreal. La Société générale une hausse de 36 % par action, etc ... On ne peut s’empêcher de penser que certaines aides ont contribué à ces faramineuses redistributions. Ségolène  suggère un redéploiement des aides au profit des PME et des TPE (très petites entreprises). « Je veux réorienter un certain nombre de choses. Je me suis d'abord engagée à ce que le taux de l'impôt sur les sociétés soit modulé à la baisse si les profits sont réinvestis. Les propositions faites par les deux candidats de droite sont inopérantes. Quand l'un d'eux (François Bayrou) propose de supprimer les charges sociales pour les entreprises embauchant deux personnes, c'est inadmissible. On ne donne pas les mêmes aides aux banques, à la grande distribution ou aux PME ! Le temps est venu des politiques sélectives ; il faut mettre fin au saupoudrage des fonds publics et faire du sur mesure. D'ailleurs, si je suis élue, les banques prendront leur part de l'effort. Nous sommes le seul pays où les banques s'entendent entre elles pour ne pas prendre de risque à l'égard des PME, alors que, grâce aux tarifications bancaires, elles gagnent de l'argent sur les pauvres et font des profits insolents. On doit imaginer des mesures pour amener les banques à se consacrer davantage au financement des PME. C'est ce qui est fait à l'étranger. » (Ségolène Libération 28 mars 07) "A quoi cela rime-t-il ? On va encore donner de l'argent à la grande distribution, aux banques ? Mais ça n'a aucun sens ! Les allégements de charge, moi, je les donnerais aux entreprises qui donneront leurs chances aux jeunes." Ce qui nous conduit à analyser l’autre pan des propositions à l’adresse des demandeurs d’emploi

une société plus solidaire

« Le marché est accepté, pas le système libéral  […] il faut un marché régulé, qui permette de faire converger l'intérêt de l'entreprise et du salarié » souligne Ségolène Les entreprises qui emploient essentiellement de la main d'oeuvre sont pénalisées par les entreprises qui utilisent plus de technologie, alors l'assiette de cotisation sera modifiée en conséquence. « Je ne veux pas d'une société de l'assistanat (...) Aucun soutien ne peut être donné sans contrepartie".  La "première feuille de route" qui sera fixée à son Premier ministre consistera à trouver un moyen "une fois pour toutes (que) le travail soit moins taxé que le capital ». (émission à vous de juger sur France 2  jeudi 16 mars 07). Dans le même esprit, Ségolène demande la "suppression" des "parachutes dorés". « Jusqu'ici, la flexibilité a été supportée par les salariés, jamais par les patrons. Quand une entreprise va mal et qu'un patron part avec un parachute doré, ça a un impact symbolique insupportable. Je préfère parler d'agilité.  L'agilité que je veux donner aux entreprises a sa contrepartie dans des sécurités nouvelles pour les salariés : c'est par exemple la sécurité sociale professionnelle. » (Ségolène Libération 28 mars 07) Ce système permettra non seulement d’établir une justice sociale mais également de réconcilier les Français avec l’entreprise et favoriser l’esprit d’entreprendre.  C’est le modèle « gagnant-gagnant » qui sera exercé à tous les niveaux. Tout jeune devrait pouvoir bénéficier d’une possibilité d’insertion.  « Je propose, à cet effet, de généraliser les bourses et les emplois-tremplins ( exemple ) que les Régions ont mis en place, avec un objectif de 500 000 emplois tremplin. » (Ségolène - Discours de Villepinte, 11 février 2007) De plus, « Au bout de six mois, si un jeune est au chômage ou sans revenu, il aura obligatoirement : - soit un « emploi tremplin », puisque je vais en créer 500.000 sur la duré des cinq ans, comme je l’ai dit à Strasbourg dans le débat participatif sur l’Emploi ; - soit une formation rémunérée parce que s’il ne trouve pas d’emploi, c’est peut-être parce que sa formation n’est pas adaptée à l’emploi ; - soit un travail d’utilité collective qui sera rémunéré en tant que tel ; - soit une allocation d’autonomie s’il fait ses études et s’il n’a pas les moyens de subvenir à ses besoins. » (Ségolène - RTL MATIN, 17 janvier 2007) . Ce principe donnant-donnant se retrouve dans de  multiples hypothèses notamment pour moderniser la fonction publique. Pour les fonctionnaires « il faut leur dire : on va vous accompagner dans ces mutations, on va redéployer les services publics là où les citoyens en ont le plus besoin et, en échange, vous serez mieux formés et mieux rémunérés. » (libération 28 mars 07).  En complément de tout ceci, peut être cité le soutien à la création et à l'emploi culturel et la suppression du CNE.

Le principe de  marche ou crève de Sarkozy  qui consiste notamment à ignorer  tous ceux qui connaîtront des incidents dans leur vie. Ils ne trouveront aucune compassion ou accompagnement pour passer tel ou tel moment difficile, de la part de sarkozy. Il leur faudra suivre sinon être au banc de la société, c’est que nous promet sarkozy. Qui est à l’abri d’un accident, d’une maladie grave, d’un licenciement, d’un harcèlement, d’un divorce qui vous plonge dans le désarroi et qui peut conduire à une rupture professionnelle ? Personne ! Plutôt que « travailler plus  gagner plus » qui est difficilement réalisable car c’est l’employeur qui décide et qu‘en plus cela ne va guère arranger ceux qui n’ont pas de travail ou dont le temps partiel leur ait imposé. Ségolène préfère « le travail pour tous » comme cela a été démontré précédemment.

Une validation par de nombreux économistes

Cette transformation socio-économique s’appuie sur une volonté collective qui doit se déployer autour de ses choix clairs, sur ses valeurs, ses objectifs, ses principes directeurs de l'action politique. Ségolène Royal est totalement dans son rôle. Elle est convaincante, claire, responsable, programmatique et d'une rare cohérence, par delà cette riche complexité.  Sa vision pondérée, globalisante et innovante des problèmes de la société française et les solutions qu’elle entend y apporter ont été validées par de nombreux économistes à l'occasion d'un forum qui s'est tenu à l'ENS (Thomas Piketty, Daniel Cohen, Philippe Aghion, Philippe Askenazy, ...). Ils ont également jugé le programme Sarkozy "rétrograde" et "dangereux". Ségolène n'a aucun souci à se faire compte tenu de ses références.

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K
Haaa, je n'avais jamais pensé à ça. Quand la droite hurle que les chômeurs sont des assistés, en même temps, elle assiste les entreprises! Et, Monsieur Sarkozy, en quoi une entreprise vaut-elle dix fois plus qu'un homme?
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