réponses de Ségolène à la Ligue des Droits de l’Homme sur Les Droits des Femmes

Publié le par jps

Dans le monde du travail, il faut refuser les discriminations qui frappent les femmes, majoritairement assignées aux bas salaires et au temps partiel non choisi.

 

Est-il utile de rappeler les difficultés que rencontrent les femmes à retrouver un emploi après une cessation d’activité pour raison familiale ? Une fois sur deux, elles ne retrouvent pas de travail à la fin d’un congé parental. Elles représentent 61 % des bénéficiaires du RMI, 80 % des « travailleurs pauvres », 83 % du contingent des salariés à temps partiel. 890 000 femmes travaillent, faute de mieux, de cette façon. Ce temps partiel est très largement « subi » et non « choisi ». Par ailleurs, pour un travail comparable, la réalité, pour la majorité des femmes, c’est un salaire inférieur de 20 % à 25 % à celui des hommes. Il faut donc conduire une action résolue en faveur de l’égalité hommes-femmes au travail, à travers différentes mesures.

En amont, tout d’abord, au stade de l’orientation qui devra agir pour modifier les représentations en faveur d’une plus grande mixité réelle des métiers et, de ce fait, d’un élargissement des perspectives professionnelles que doivent s’autoriser les jeunes filles.

Ensuite, au stade de l’accès proprement dit à l’emploi, notamment avec l’élaboration d’une charte pour l’égalité d’accès et l’égalité de traitement, ouverte à l’adhésion des entreprises et des services publics.

La lutte contre toutes les discriminations devra faire l’objet d’un chapitre important des négociations sociales, incluant objectifs et évaluation régulière. Le champ d’action de la HALDE ainsi que ses moyens se verront renforcés.

S’agissant du secteur public, l’engagement de l’Etat pour une promotion égale des femmes et des hommes aux emplois de responsabilité en son sein sera sans réserve.

Je suis bien consciente qu’en parallèle, une action doit également être menée pour permettre aux femmes de concilier vie familiale et vie professionnelle. Il faut là aussi agir sur les représentations en valorisant et soutenant le partage des tâches domestiques et parentales.

C’est ce que j’ai commencé à faire lorsque, ministre de la Famille, j’ai institué le congé de paternité afin de permettre aux pères de prendre au plus tôt, dès l’arrivée de l’enfant, toute leur part dans les responsabilités parentales. La création d’un service public de la petite enfance, outre la forte contribution qu’il apportera à l’objectif de réussite éducative pour tous dont je fais une des priorités de mes engagements, sera également un facteur décisif en faveur de l’activité professionnelle des femmes.

Vous le savez, j’ai pris l’engagement de faire en sorte que la lutte contre les violences faites aux femmes devienne une affaire d’État (un viol commis en France toutes les deux heures, une femme qui meurt sous les coups de son conjoint tous les trois jours).

Ce sera le premier texte dont le nouveau Parlement sera saisi. Comme la loi espagnole, elle garantira aux femmes la sécurité de leur domicile, assurera la coordination de l’ensemble des acteurs, fixera les moyens de l’hébergement d’urgence. Elle appuiera le travail des associations déjà très mobilisées. Elle mettra l’accent sur la prévention et sur le suivi des victimes comme des auteurs. Les unes et les autres ont besoin d’être aidés. C’est au premier acte de violence qu’il faut agir et cette loi est aussi un signal fort adressé à la société.

Je propose que la contraception soit gratuite pour les jeunes femmes de moins de 25 ans. S’agissant de l’IVG, il conviendra de s’assurer que chaque hôpital dispose des moyens nécessaires à une mise en oeuvre pleine et entière de la loi.

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