histoire très obscure
Eric Breteau, le président de l’Arche de Zoé et l’organisateur de toute l’opération au Tchad, est décrit plus comme un exalté de l’humanitaire que comme un trafiquant d’enfants. Un homme très convaincant, "plus motivé par le Darfour que par l’adoption", assure Mahor Chiche, de l’ONG Sauver le Darfour, qui avait cosigné le communiqué de l’Arche de Zoé du 28 avril dernier, annonçant son intention de transférer 10 000 enfants du Darfour vers l’Europe et les Etats-Unis, dont 1 000 en France.
Il semble indéniable que cette opération de l’Arche de Zoé avait, entre autres buts, des adoptions (cf un texte, mis en ligne le 7 mai dernier sur un forum de discussion d’Aufeminin.com) Devant les mises en garde du Quai d’Orsay et de l’Agence française de l’adoption sur l’illégalité d’une telle démarche, l’Arche de Zoé a mis en avant plutôt le caractère d’opération sanitaire. Mais pourquoi " Arche de Zoé " se dénomme ensuite " Children rescue " ? Pourquoi l’"opération de sauvetage", ou d’"évacuation sanitaire" devient-elle " un centre d’hébergement d’urgence pour les enfants isolés " et "un poste médical avancé " ?
Bien que cette opération ait commencé à se dérouler "en violation de toutes les règles internationales " (Véronique Taveau, porte-parole de l'Unicef), il ne s'agit pas pour autant d'une opération clandestine. Eric Breteau, pompier volontaire, n’a jamais cherché à cacher son identité. L’Arche de Zoé ne croyait pas si bien dire en indiquant sur leur site que : " L’Arche de Zoé s’exposera certainement aux foudres de Khartoum, de certains politiciens, de quelques philosophes ou autres "grands penseurs" qui vont crier au scandale en parlant d’éthique, d’illégalité ou de traumatisme psychologique des enfants déracinés… ". De même, ils n’ont pas omis de mentionner : " A leur arrivée sur le sol français, les enfants seront légalement déclarés aux autorités de la police aux frontières, afin de se voir délivrer un sauf conduit, permettant une entrée légale sur le territoire français puis le dépôt d’une demande de droit d’asile. " Le site Internet expliquait clairement la mission. Mais plus encore, des journalistes accompagnaient cette ONG. Cette action allait être médiatisée au retour à Paris. Peut-être qu'un Ministre... voir le président allait accueillir en grande pompe les sauveurs d'enfants.
Par ailleurs les autorités étaient informées. Les réserves exprimées les 25 mai, 14 juin, et 3 août 07, sur ce projet par le Quai d’Orsay en témoignent. Les responsables de l’Arche de Zoé avaient exposé leur projet aux cabinets de Rama Yade et de Bernard Kouchner. De plus les 21 août et 19 septembre les membres de Children Rescue ainsi que 2 tonnes de matériel, ont été transporté par avion de l’armée française. Pire le président de l'UNICEF France a confirmé qu’il avait saisi le quai d'Orsay dès le mois de mai et personne n’a condamné explicitement cette opération ? Pourtant Rama Yade secrétaire d’Etat auprès du ministre des Affaires étrangères et européennes, chargée des Affaires étrangères et des Droits de l’Homme affirme le vendredi 26 octobre 07 " On a fait tout ce qu’on avait à faire pour interdire, pour empêcher cette opération ". Un gouvernement qui ne peut empêcher une telle opération alors qu’il en a la volonté … c’est vraiment nous prendre pour des idiots d’autant que l’armée a apporté sa logistique ;
Le vendredi 2 novembre 07, David Martinon, porte-parole de l’Elysée, a déclaré que le Tchad aussi était au courant : " Les autorités françaises ont tout de suite alerté les autorités tchadiennes sur le fait que cette organisation avait des projets qui nous semblaient surprenants, puisqu’en France, ils parlaient d’adoption sans avoir l’agrément et ils parlaient d’adoption en direction de pays qui interdisent l’adoption ". Donc au lieu de les empêcher de partir, ils préviennent le Président Tchadien ? ? ? et Bruno Foucher, ambassadeur au Tchad, ose affirmer que "les autorités françaises n’étaient pas au courant de cette opération ponctuelle sur laquelle nous n’avions aucune information ".
Quoi qu’il en soit ceci explique le revirement des autorités tchadiennes car "l'association [avait] des attestations de chefs de tribus et de maires assurant que les enfants étaient bien orphelins de père et de mère". "Notre équipe vient de se faire tabasser, la situation s'envenime". (Christophe Letien, membre de l'association l'Arche de Zoé, vendredi 26 octobre). Thèse qu’il convient de ne pas exclure pour Me Gilbert Collard, avocat des neuf Français, selon laquelle des chefs de villages auraient trompé ses clients sur le "recrutement " des petits.
Cette histoire est très floue….
Bizarre que Rama YADE, secrétaire d’Etat, chargée des Droits de l’Homme, s’empresse d’accuser les membres de l’Arches de Zoé et parallèlement reste muette au sujet de l’affaire Donald Rumsfeld, coupable d’actes de torture à l’étranger, commis contre des étrangers, notamment au camp de Guantánamo. Rappelons que la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH), la Ligue française des droits de l’homme, et deux organisations non gouvernementales étrangères, le Center for Constitutionnal Rights et le European Center for Constitutional and Human Rights ont saisi la justice française à ce sujet.