Noel, fête religieuse
Sarkozy, accompagné à nos frais, entre autres, de Marisa Bruni-Tedeschi, la mère de Carla Bruni, a été reçu par le pape Benoit XVI pour être nommé " unique chanoine honoraire " de Saint-Jean-de-Latran, un titre conféré à tous les chefs d’État français depuis Henri IV. Ils ont parlé de situation internationale et de laïcité positive. Evénement de communication, sans profondeur et purement traditionnel. Sujets, certes, très intéressants mais j’espérais une remise en cause personnelle de Sarkozy.
Sans espoir, je m’en remets aux Français en cette période de Noel. Mais là aussi je ne suis guère enthousiaste car pour les Français, Noël est perçu d'abord comme une fête de famille (53%), une fête pour les enfants (29%) et une fête religieuse (14%). (Enquête réalisée les 7 et 8 novembre 2007 pour le magazine Pelerin). Pour ma part, je dirais que c’est initialement une fête religieuse qui est devenue principalement commerciale. La France, " fille aînée " de l’Église, a oublié les valeurs, que cette fête est sensée véhiculer.
Exit l’altruisme, l’humanisme, la solidarité, la commisération, la sagesse. Que faites vous du pouvoir sarkozy ? Vous donnez place à l’égoïsme, au cynisme et au simplisme employant la dualité en duplicité, à la loi du plus fort, à la loi du marché, à l’injustice, à l’insensibilité à la misère, à la souffrance et à la détresse des autres. Comme si c’était mérité, une sorte de punition divine. Avec Sarkozy, incapable de compassion, (sauf sous les feux médiatiques), les droits de l'homme sont détachés de toute dimension sociale. Il est vain de demander à Sarkozy d’être pauvre parmi les plus pauvres. A l'instar du " Fils de l'homme qui n'avait pas une pierre où reposer la tête " comme fut la vocation de " Soeur Emmanuelle ou de l’Abbé Pierre. Sarkozy en est le contre exemple par sa vénalité décomplexée, ostentatoire, sur le dos d’un peuple qui voit son pouvoir d’achat baisser et dont les malades sont au banc de la société par l’instauration de la franchise médicale. Pas un mot de Benoit XVI sur ceci ! Désolant.
Les sujets internationaux auraient pu permettre d’évoquer le dénominateur commun entre beaucoup de religions, permettant ainsi de trouver des convergences entre les différentes obédiences religieuses. Les shintoïstes, les bouddhistes et les chrétiens apprécient mutuellement leur sentiment religieux exemples le monastère zen. Zuiho-in et la Chapelle de Redemptoris Mater à Akita a été construite par un charpentier bouddhiste qui avait une grande admiration pour la Vierge Marie (Emi Mase Hasegawa, chercheuse japonaise rattachée au Centre pour l'étude interdisciplinaire du monothéisme (CISMOR) de l'Université de Doshisha à Tokyo et doctorand à l'Université de Lund en Suède). Plus encore, au regard de l’actualité les équivalences entre la Bible et le Coran : les Musulmans vénèrent Marie, Vierge et Mère de Jésus. (notamment Versets 16-40 de la sourate 19 à propos de Marie, dans le Coran) cependant Marie n’est pas reconnue par le texte coranique comme vierge et mère de Jésus, ni comme Mère de Dieu : elle est seulement mère d'un prophète, Jésus, que le Coran, ne reconnaît pas comme Fils incarné de Dieu, mais comme un simple prophète. De plus, le Coran fond en une seule personne le personnage de Marie, mère de Jésus, et celui de Miryam, sœur de Moïse et d'Aaron. Au demeurant, il est à remarquer que Marie est la seule femme nommée par le Coran, où elle est citée plus que dans l'Évangile. Argument également fort utile pour valoriser la femme aux yeux de certains. Comme le suggère Pierre Hoffmann (30 novembre 2004) Marie peut être un trait d'union entre chrétiens et musulmans. Des points de divergence demeurent, mais pourquoi ne pas converger nos regards vers Marie. Ceci serait facteur de respect des convictions personnelles, pour autant qu'elles ne s'accompagnent pas de prosélytisme et d’éviter toute allégeance à une église qui s'apparenterait à une holding totalitaire.
Pensez aux Piéta montrant la Vierge douloureuse devant tous les malheurs du temps. La religion catholique, comme d’autres, permet de réagir contre des politiques iniques, des systèmes économiques qui asservissent " Je vous ai donné le pouvoir de marcher sur les serpents et les scorpions et sur toute la puissance de l'ennemi et rien ne pourra vous nuire " a dit Jésus (selon Luc 10 ; 19,) qui, lui-même, lutta contre le démon, dans le désert, pendant 40 jours et 40 nuits Bien entendu, ceci ne doit pas être entendu suivant des moyens abusifs.
" Si tu savais ce qu'ensemble veut dire […] Si tu savais les bonheurs les misères. Tout se partage même le moindre repas. […] Si tu savais. Il suffit de donner. Si tu savais. Aimer c'est partager " (paroles J.Kapler interprétées par Yannick Noah )
C’était mon petit message de Noel.