Parachute doré
La dernière étude de Proxinvest, une société de conseil aux actionnaires, parue en décembre 2006, les émoluments des grands patrons, bien qu’en légère baisse, représentent toujours 300 fois le Smic. Cependant pour ces derniers ce n’est pas assez, alors s’ajoute un parachute doré. On appelle "parachutes dorés" ou "golden parachutes" ces indemnités, souvent extrêmement avantageuses, payables aux dirigeants d'une société lors d'un changement de contrôle et du départ de ces dirigeants comme : Igor Landau (Aventis 10,5 millions). Jean-Marc Espalioux (Accor, 12 millions d'euros), Antoine Zacharias (Vinci, 13 millions d'euros) , Alain de Pouzilhac (Havas, 7,8 millions d'euros). Philippe Jaffré (Elf 30 millions d’euros), Laurence Danon 51 ans (Le Printemps 2 à 7 millions d’euros suivant les articles parus), etc… Vous en apprendrez plus en lisant le livre, Les goinfres, enquête sur l'argent des grands patrons français, de Patrick Bonazza.
Je trouve que c’est scandaleux même si le patron est bon», a déclaré Jean-François Roubaud (Président de la CGPME). Alors que penser pour celui qui a commis des erreurs et qui malgré tout bénéficie d’un parachute doré, par exemple : L’ancien PDG de Carrefour, Daniel Bernard, remercié en févier 2005 pour cause de mauvais résultats à reçu la coquette somme de 38 millions d’euros, soit une prime équivalant à 350 années du salaire d'une caissière. Dans le détail, Daniel Bernard bénéficie d’une «retraite-chapeau» de 29 millions d’euros, à laquelle s’ajoute une indemnité équivalente à trois ans de salaire (3,13 millions d’euros en 2004) en échange d’une clause de non-concurrence de quatre ans. Le résultat de 2004 (à 1,4 milliards d'euros) du géant français de la grande distribution était en baisse de près de 15% par rapport à l’année 2003. Carrefour avait, de plus, perdu des parts de marché, et surtout certains de ses investissements à l'étranger se sont soldés par des échecs plus ou moins coûteux. (RFI actualité 22/04/2005)
Ou encore, Noël Forgeard, ancien patron d'Airbus, qui a touché 8,5 millions d'euros lorsqu'il a quitté le groupe européen EADS, somme décomposée de la manière suivante : perçu 1,2 millions d'euros de préavis, 4,9 millions d'euros d'indemnités de départ et 2,4 millions d'euros de primes de non-concurrence. Scandaleux car parallèlement à ce versement il est annoncé la suppression de 10.000 emplois en Europe, dont la moitié chez des sous-traitants, ainsi qu'à la cession de plusieurs sites. ( un plan de restructuration, Power 8).
Ce degré d’irresponsabilité n’a pas choqué plus que cela des députés qui ne manquent jamais de fustiger l’irresponsabilité de salariés qui osent faire grève ou de chômeurs qui ne rempliraient pas les « devoirs » contre lesquels ils touchent de maigres indemnités.
Sarkozy avait dit "Je veux rendre illégaux les parachutes dorés, parce que les fortes rémunérations doivent résulter du risque couru" Pourquoi ne le dit-il plus ? Il s'est indigné sur Europe 1 mais comment doit-on l'interpréter car il est à remarquer que M. Fillon (1er lieutenant de sarkozy) a estimé sur France 24 " Je ne crois pas que les Français soient choqués […] le cas de Noël Forgeard est un petit peu plus compliqué. Il a bien réussi pendant très longtemps. Il a porté Airbus au niveau où il est aujourd'hui. Et, à la fin du parcours, il a trébuché". Il appelle cela trébuché ??? Que vous soyez misérable ou puissant ….
Pour le FN, ces questions doivent être traitées par les pactes d'actionnaires au sein de chaque entreprise. En somme ce n’est pas notre problème, on s’en fout. Cela est en phase avec la pensée de Fillon
La plupart des autres prétendants au poste de Président de la République proposent une intervention. D’autant comme le souligne Ségolène sur France-2 « Dans cette entreprise, filiale d'Airbus "où l'Etat est actionnaire", ce dernier "aurait très bien pu s'opposer à cette façon de faire". Elle a demandé aux dirigeants d'Airbus de "retirer la totalité" du plan de restructuration "pour que nous mettions à plat des stratégies industrielles et la façon dont sont justifiées les suppressions d'emplois". Et de s'interroger: "Est-ce que ce sont des licenciements boursiers? Est-ce que ce sont des licenciements qui sont justifiés par des stratégies industrielles?". Ségolène a promis, si elle est élue que "l'Etat ne tolérera pas que des dirigeants qui ont échoué partent avec la caisse tandis que des salariés, eux, paient les pots cassés" et qu'en cas d'élection elle ferait "rendre publique la rémunération des hauts dirigeants" dans les entreprises où il est actionnaire. "Il faut mettre fin à ce système ultralibéral qui fait que ce sont toujours les salariés dans la politique que la droite a menée qui payent les difficultés des entreprises et les erreurs surtout du patronat", a-t-elle déclaré. Dans son livre "Maintenant", Ségolène se prononce pour la suppression des "golden parachutes" qui permettent à certains patrons de partir avec l'équivalent de "trois mille ans du salaire d'une caissière". "Je crois qu'il ne faut pas tourner autour du pot et promettre de moraliser le système sans dire comment".
Quant à Bayrou, s'il est élu président de la République, il proposera une "loi de moralisation de la vie économique" pour éviter les "parachutes dorés" et les "énormes" primes accordées à certains grands patrons, surtout des entreprises comme EADS, dans laquelle l'Etat a des responsabilités. On a bien noté une différence sémantique avec Ségolène car Bayrou utilise le verbe « éviter » et « à certains patrons » . Toujours le flou et encore le flou avec lui.