On ne nous paye que de mots et de maux !

Publié le par jps

Les hausses des bénéfices des sociétés sont significatives en 2007. Les années antérieures, de nombreux records de bénéfices avaient déjà été constatés et cette évolution se poursuit.

Philips finit 2007 avec un bénéfice en hausse de 104 %.

Accor : Le groupe a dégagé un bénéfice net, en 2007, en progression de 76,2%.

RATP Hausse de 50% attendue du bénéfice en 2007.

Capgemini : bénéfice en hausse de 50% pour 2007

SNCF : Le groupe devrait annoncer un bénéfice net, en 2007, en hausse de plus de 42%

Affine cette société foncière affiche un bénéfice net en hausse de 41% en 2007

Michelin bénéfice en hausse de 35% malgré cela l’usine de Toul fermera

Pinault-Printemps-Redoute (PPR) Le groupe de luxe et de distribution enregistre un résultat net en hausse de 34%

Bouygues, bénéfice net de 1 376 milliard d'euros en 2007 en hausse de 32%

L'Oréal affiche un bénéfice net en hausse de 28,9% en 2007

groupama affiche une progression de 24,6% de son bénéfice.

Schneider : Le groupe de matériel électrique a dégagé un bénéfice net de 1,6 milliard d'euros, contre 1,3 milliard en 2006 soit + 23,07%

Etc….

Au menu des prochaines assemblées générales gageons que les stock-options occuperont une place de choix. En 2002 c’est ce qui s’était passé pour compenser la dégradation des titres en bourse, sous prétexte que les détenteurs d'options ne doivent pas être pénalisés par la chute des cours ; comme nous nous trouvons dans une situation comparable, sinon pire. Cette différence de traitement entre l'actionnaire individuel et le détenteur de stock-options, plus souvent dirigeant que simple salarié, est particulièrement choquante pour les petits actionnaires. Comme à l’accoutumée, il est à prévoir que les salariés verront peu ou pas du tout, un retour aux efforts partagés. La redistribution des richesses se fera, comme d’habitude, au détriment des salariés surtout, et, dans une moindre mesure, des petits actionnaires.

La situation des entreprises est florissante et les caisses de l’Etat sont vides ? Il y a véritablement un problème ! Que fait cette majorité présidentielle ? Comment gère-t-elle la France ?

undefinedD’autres hausses sont constatées, celles vertigineuses des prix, notamment des produits agroalimentaires et de l’énergie. Une étude de l'Institut national de la consommation (INC) [Organisme du ministère de l’économie, un comble !], publiée dans le magazine 60 millions de consommateurs, du mardi 26 février 08, montre que les prix des produits alimentaires ont explosé de novembre à janvier. Cette étude pose avec encore plus d'acuité le débat sur le pouvoir d'achat des Français. Christine Lagarde ministre de l’économie contredit les chiffres de l'Institut national de la consommation (INC), publiée dans le magazine 60 millions de consommateurs, et de UFC que choisir. Mensonge comme arme politique. Nous avons tous constaté la réalité de ces augmentations exponentielles qui sont spécifiques à la France puisque les frontaliers s’approvisionnent à l’étranger. Il est faux de croire que tous en supportent les conséquences, de manière équivalente. Classiquement, la part du budget alimentaire dans les dépenses des ménages diminue quand le revenu augmente (loi Engel). Le logement et l’alimentation sont les principaux postes de dépense des ménages les plus modestes. C’est justement dans ces domaines que les augmentations ont été les plus importantes. Cette contrainte économique pour les populations défavorisées se fait ressentir de manière de plus en plus drastique et contribue à renforcer l’exclusion. L’échelle des richesses s’agrandit. Les riches devenant plus riches comme exposé précédemment et les pauvres de plus en plus pauvres. Ce n’est plus en fin de mois qu’ils ont du mal à joindre les deux bouts mais en début de mois ! Le contingent de "7 millions de travailleurs pauvres" (Jacques Cotta) ira, dans ces conditions, sans doute, croissant.

article_2502-ECO-produits.jpgLes chantres du libéralisme intransigeant et du moins d'Etat se voient contraints, eu égard à l'excellente situation, d'intervenir dans l'économie de marché, sensée s'autoréguler et bénéficier aux consommateurs. Fillon, qui réunissait lundi 25 février 08, ses ministres de l'Economie, de l'Agriculture et de la Consommation, s'en est pris aux "abus de la part des industries et des distributeurs" à l'origine de l'augmentation des prix à la consommation. Bien sur que la responsabilité appartient aux distributeurs et industriels mais également aux ministres concernés de ce gouvernement de par leur négligence dans le traitement de ce dossier et soudain ils semblent se réveiller. Précipitation à l’approche des élections. Il aura fallu que 60 millions de consommateurs (UFC Que Choisir a sorti quasiment le même rapport il y a déjà plusieurs semaines) soulève le problème de la hausse des prix, pour qu'ils se réveillent. C’est à se demander s’ils travaillent. Ils voyagent, ils se préoccupent de leur propre personne, de leurs petites affaires. Comment voulez vous que les membres du gouvernement s'aperçoivent de l'augmentation des prix? Ils ne paient quasiment rien : pas leur repas, pas leur transport, pas leur logement, même pas le café…Ha si ! Ils leur arrivent parfois de payer des impôts sur la fortune, d'où leur empressement à les baisser ! 

Fillon annonce trois mesures.

Une opération de "vérification des prix réels des produits alimentaires" sera menée par l’administration et sera rendue publique avant le 10 mars 2008. Rien n’est laissé au hasard pour les élections comme la fixation de cette date butoir. Ils vont très certainement relativiser ces hausses vertigineuses. A quoi servent les services de Bercy, l'INSEE (l'Institut national de la Statistique et des Etudes économiques) et le CREDOC (centre de recherche pour l’Etude et l’observation des conditions de vie) ? Font-ils consciencieusement leur travail ? Manipulation comme le taux de demandeurs d’emploi ? Quel crédit apporté aux taux de hausse des prix recensés par l’INSEE, lorsque cet organisme fait état d’une inflation seulement de 2,8%  ? Loin de réalité semble-t-il, même si cette augmentation est qualifiée de record d'inflation depuis 1992.

Les services de Bercy sont chargés de mener des "opérations coup de poing" chez les distributeurs. Il s’agit de débusquer là ou les industriels qui profitent du contexte international de "hausse des prix" pour "augmenter leurs marges". C’est également de la poudre aux yeux car la fixation des prix est libre. Le gouvernement n’a aucun moyen pour agir. C’est du brassage d’air à des fins purement électorales.

La création d’une "Haute autorité de la concurrence", chargée "d’améliorer la concurrence". Création d’un organisme supplémentaire aux frais des contribuables. Souhaitons son efficacité mais il y a de quoi être circonspect considérant le désengagement constant des moyens d’Etat. On ne peut arriver au but poursuivi s’il est décidé de ne pas remplacer un fonctionnaire sur deux qui part en retraite car cela obère sur les effectifs des organismes de contrôles. Le doute se justifie aussi par la dépénalisation du droit des Affaires. Responsable mais pas coupable !

Les hausses constatées sont actées et il est très difficile de croire que ces dispositions seront une entrave à la hausse des prix à venir. La flambée devrait durer encore quelques mois selon Nielsen et l’INSEE. Il est à craindre qu’ils aient raison au regard de ce qui se profile. Hausse des prix du timbre de 1,8 % pour une lettre ordinaire de moins de 20 grammes en France, à compter du 1er mars 2008. Hausse de 3,1% des tarifs de taxi le 1er mars 2008, etc...

tirelire_euro_1175711152.jpgOn ne nous paye que de mots et de maux!!! Si aux prochaines élections municipales et cantonales la droite ne reçoit pas un coup de semonce, alors sarkozy, fillon et leur équipe interpréteront le résultat comme un encouragement à leur désastreuse politique. Par contre, s’ils perdent de nombreux cantons et de nombreuses villes, alors certains élus UMP demanderont des comptes à sarkozy. Il convient de ne pas oublier qu’ils nous préparent la TVA sociale, le recul, à nouveau, du départ en retraite par l’allongement de la durée de cotisation, le bouclier sociale (moindre prise en charge pour les grands malades et les personnes lourdement handicapées), etc…

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D
Ambiance de fin de régime.Marie-Antoinette à l'Elysée, la paupérisation de retour, les "privilèges", les vrais deviennent de moins en moins tolérables...Comment la Droite va pouvoir se débarrasser du soldat Sarkozy ?
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